Les traces du Polisario sur le front malien se confirment

Le doute s’effrite devant la masse des informations provenant du front malien et du Sahel et qui font état d’une présence certaine de combattants du Front Polisario dans les rangs des groupes terroristes au Nord malien. Sept de ces combattants, dont un Algérien, un Mauritanien et un élément du Polisario ont été faits prisonniers et une quarantaine d’autres dont un émir algérien, Abdelhamid Abou Zeid, ont été tués. C’est le bilan provisoire d’un raid aérien lancé le 23 février, par l’aviation de l’armée de l’air française dans la région d’In Sensa, dans le massif montagneux de Tigharghar, au Nord du Mali. Les informations que la presse algérienne qualifiait de rumeurs non fondées et de mensonges, sont ainsi corroborées non pas de sources marocaines, mais de sources étrangères n’ayant aucun lien direct avec le conflit du Sahara Occidental opposant le Maroc au Polisario et à l’Algérie qui lui assure un soutien aveugle et inconditionnel. Ces informations ne laissent point de doutes sur le fait que le Polisario constitue désormais un des bras armés du terrorisme sahélo-saharien et le paravent d’une politique algérienne visant la déstabilisation de toute la région et en tête, son voisin marocain.

Tout récemment, le ministre malien des Affaires étrangères, Tiéman Coulibaly, avait fait état de la présence de combattants issus des rangs du Polisario parmi les groupes terroristes pourchassés dans le Nord-Mali. Ces groupes djihadistes qui ne comptaient que 500 combattants contre 5.500 à 7.000 hommes aujourd’hui, soutient-il, «ont été rejoints par des jeunes sans perspectives y compris par des jeunes sahraouis des camps » de Tindouf au sud de l’Algérie. D’autres sources sûres et crédibles parlent de la présence sur le front malien, de quelque 300 combattants du Polisario, incorporés ou éléments actifs du MUJOA. L’académicienne tunisienne, Alaya Allani qui s’était rendue dernièrement au Mali pour évaluer la situation dans ce pays, a publié une longue étude dans la revue «?Al Arabiya Institute for Studies?» qui a valeur d’enseignement. Le MUJAO, écrit-elle, «?comprend environ 1.000 combattants et se compose d’éléments étrangers, dont 300 membres du Polisario et 200 militants du groupe terroriste Boko Haram ». De son côté, Yonah Alexander, directeur du Centre international pour les études contre le terrorisme (ICTS), relevant du Potomac Institute à Washington, parlait tout récemment, du «ralliement de dizaines de membres du Polisario au MUJAO dans le nord du Mali ». Cette alliance, relève-t-il, constitue « la suite somme toute logique d’une radicalisation du Polisario et de l’exacerbation des conditions de vie dans les camps de Tindouf, où les populations sont séquestrées contre leur gré par les milices des séparatistes». convaincu de collusion et de complicité avec AQMI et d’autres groupes terroristes au Sahel, comme en témoigne le kidnapping de trois ressortissants occidentaux en plein cœur de Tindouf, le Polisario, conclut l’expert américain, « s’est mué en force d’appoint de la guerre déclarée par AQMI et le MUJAO contre l’Occident ».

 

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