A l’heure où les ONG internationales redoublent de mobilisation pour la protection des défenseurs des droits de l’homme dans les pays où cette protection fait défaut, la FIDH a une nouvelle fois épinglé l’Algérie pour la répression d’une manifestation pacifique, le 26 mai à Tizi-Ouzou.
Ainsi, l’Observatoire pour la protection des défenseurs des droits de l’Homme, qui est un programme conjoint de la Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme (FIDH) et de l’Organisation mondiale contre la torture (OMCT), a condamné la répression d’une marche pacifique, organisée le 26 mai à Tizi-Ouzou, pour dénoncer l’impunité dont jouissent les responsables des événements du « printemps noir ». Des événements qui rappellent le douloureux souvenir d’avril 2001, lorsque d’énormes manifestations ont été réprimées dans le sang par les forces de sécurité algériennes, faisant 125 morts et plusieurs milliers de blessés et de mutilés.
L’Observatoire a condamné la répression de la manifestation pacifique du 26 mai, considérant que les autorités algériennes ont empêché les membres de la Coordination des archs, daïras et communes (CADC) de Tizi-Ouzou d’exercer leurs activités légitimes de lutte contre l’impunité des responsables des événements du printemps noir. L’intervention des forces de police a fait une douzaine de blessés, dont les parents des victimes de 2001, des personnes âgées de plus de 60 ans.
L’Observatoire a estimé que cette marche pacifique était d’autant plus légitime que l’objectif des manifestants était simplement de « revendiquer le respect du droit à la justice, la prise en charge des blessés de 2001, la réparation matérielle pour les commerçants victimes de dégâts et le respect des engagements de l’Etat suite aux accords négociés en 2005 avec le mouvement citoyen ».
L’Observatoire a rappelé enfin que la « liberté de réunion pacifique et de manifestation publique n’est toujours pas garantie en Algérie », et demandé aux autorités algériennes de veiller à ce qu’un terme soit mis à toutes formes de répression ou d’actes d’intimidation visant à empêcher la tenue de rassemblements publics.