Plus d’une centaine de Sahraouis des camps de Tindouf ont fait ce samedi 16 juin, une descente dans le camp de Rabouni, pour exiger une enquête sur la mort suspecte dans la prison DHeibya, de l’opposant sahraoui Brahim Ould Salek Ould Breika, 30 ans, qui aurait été torturé jusqu’à la mort par les miliciens du Polisario.
Les manifestants très remontés, comme le montre une vidéo relayée par plusieurs médias , s’étaient rassemblés en face du domicile du chef du Front Polisario, Brahim Ghali avant d’être forcés de décamper suite à une intervention musclée des miliciens armés du Front qui ont fait usage de leurs armes en tirant en l’air plusieurs coups de feu pour ensuite disperser à coup de matraques, les protestataires.
Les manifestants sahraouis qui mettent en doute la version du suicide avancée par les tortionnaires de la prison Dheibya située à Rabouni, exigent l’ouverture d’une enquête indépendante pour élucider les circonstances exactes de la mort de Salek Ould Breika, un militant très actif du Mouvement du 5 mars.
La famille de l’opposant sahraoui issu de la tribu Yagout, affirme détenir des preuves sur l’assassinat le samedi 13 janvier dernier de son fils à la prison de Dheibya, contrairement à la thèse du suicide avancée par la direction du Polisario.
La famille de Salek Ould Breika qui avait également exigé une autopsie avant de l’enterrer trois jours après son décès, a adressé par ailleurs, une lettre à ce sujet au secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, demandant que les responsables de ce crime soient déférés devant la Cour pénale internationale à La Haye.
Breika qui purgeait une peine carcérale pour sa présumée « appartenance à une bande de malfaiteurs spécialisée dans le vol», se serait pendu à l’aide du «fil d’un climatiseur de la cellule individuelle», selon ses geôliers.
Sauf que selon les témoins sur place, les cellules de la prison Dheibya ne sont pas équipées de climatiseurs contrairement aux allégations des dirigeants du Polisario. En plus les proches de Breika se demandent comment un détenu attaché à une chaise avec les pieds et les mains ligotés peut-il réussir à se pendre ?
D’ailleurs, ce n’est pas la première fois que les tortionnaires du Polisario assassinent des prisonniers et prétendent qu’ils se sont suicidés comme se fût le cas d’un autre opposant Ahmed Ould Mohamed Radi, qui lui aussi, avait été torturé jusqu’à mort s’en suive dans sa cellule, alors que ses geôliers affirmaient qu’il s’était pendu lui aussi, avec les fils d’un ventilateur.