L’approche de la date des élections du 10 mai en Algérie accroît la tension entre les autorités et les partisans du boycott des législatives. Ce climat tendu a conduit à l’arrestation et à la condamnation de jeunes militants qui ont appelé à bouder les urnes. Le 1er mai, Tarek Mameri, un jeune chômeur de 23 ans, a été arrêté après avoir posté sur le site Youtube des vidéos appelant au boycott des élections législatives. Connu pour son activisme sur la Toile, Tarek Mameri critiquait souvent le régime algérien et la « manipulation » des scrutins. Cette arrestation est intervenue deux jours seulement avant la condamnation, le 3 mai, du militant des droits de l’Homme Abdelkader Kherba à un an de prison avec sursis et à une amende. Abdelkader Kherba, membre de la Ligue algérienne de Défense des droits de l’homme (LADDH), avait été arrêté le 18 avril pour avoir pris part à une manifestation de greffiers devant le palais de justice à Alger.
Mais les défenseurs des droits humains accusent les autorités de l’avoir condamné afin de dissuader les participants aux manifestations de protestation à la veille du scrutin du 10 mai. Au niveau international, plusieurs organisations de défense des droits de l’homme ont dénoncé l’arrestation de Abdelkader Kherba. La Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme (FIDH), l’Organisation mondiale contre la torture (OMCT) et le Réseau euroméditerranéen des droits de l’Homme ont ainsi vivement condamné la « détention arbitraire et le harcèlement judiciaire menés contre le défenseur des droits de l’homme Abdelkader Kherba». Parallèlement à la campagne électorale, les mouvements sociaux des jeunes au chômage se poursuivent dans différentes régions de l’Algérie, confrontée à un chômage persistant des jeunes qui dépasse 20% selon les derniers chiffres du FMI.