Juan Mendez, le rapporteur spécial de l’ONU sur la torture se trouve actuellement au Maroc, à l’invitation des autorités qui préparent la candidature du pays pour siéger au Conseil des droits de l’Homme des Nations unies.
L’expert international a entamé samedi 14 septembre sa visite d’une semaine au Maroc. Tout au long de sa tournée, le responsable onusien visitera des centres pénitentiaires et s’entretiendra avec les responsables des agences locales de l’ONU. Il rencontrera aussi des officiels, des organisations de défense des droits humains et des détenus. Un collectif de 18 ONG marocaines a saisi la visite du rapporteur onusien pour faire part de son inquiétude quant au traitement de certains prisonniers qui auraient été victimes de violences et de torture. Le collectif a cité le cas de jeunes qui ont participé à des manifestations non autorisées et qui auraient subis des jugements inéquitables. La semaine dernière, en effet, cinq jeunes manifestants, membres du Mouvement du 20 février, avaient été condamnés à des peines allant de huit à 10 mois de prison. Le rapporteur onusien devrait vérifier toutes ces allégations par des entretiens, notamment avec les autorités judiciaires, les intéressés et leurs familles.
La visite de l’expert onusien sera sanctionnée par un rapport dans lequel Juan Mendez devrait évaluer le degré de respect par les autorités marocaines de certaines conventions internationales. En particulier, le protocole de 2006 contre la torture et la convention onusienne bannissant la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants. Le Maroc qui a ratifié les deux textes de l’ONU, s’estime en règle avec la législation internationale, ce qui explique l’invitation faite au rapporteur onusien.