La vague de protestations qui a lieu depuis 2011 dans les camps du front Polisario à Tindouf, a été particulièrement cruelle pour les manifestants et les défenseurs des droits humains. Deux autres militants sahraouis partisans de l’autonomie en ont fait les frais récemment dans les campements du sud-ouest algérien.
Mohamed Abidou Ould Lahmid et Abdallahi Sallami qui participaient à une marche de protestation avec d’autres militants de l’autonomie au Sahara occidental, ont été arrêtés et conduits dans un lieu secret. Les autres manifestants sahraouis qui protestaient dans le camp de Rabouni, siège du QG du Polisario, réclamaient le départ du chef du front, Mohamed Abdelaziz. Ils ont pour leur part été violemment dispersés.
Ces deux enlèvements viennent s’ajouter à la longue liste des opposants et dissidents du Polisario qui continuent de croupir en prison, ou qui ont été tout simplement bannis des camps de Tindouf. Le plus célèbre de ces sahraouis bannis est le dissident Mustapha Salma Ould Sidi Mouloud. Responsable de la sécurité du Polisario jusqu’en 2010, Mustapha Salma a été banni pour avoir affiché publiquement son soutien au plan d’autonomie proposé par le Maroc pour le règlement de la question du Sahara occidental.
Il a été auparavant emprisonné pendant plusieurs mois et torturé avant que les ONG internationales n’entrent en jeu. Les protestations des défenseurs des droits humains à l’international, notamment Amnesty International et HRW, ont finalement obligé le Polisario à le relâcher. Mustapha Salma a été cependant forcé à l’exil en Mauritanie, alors que sa femme et ses enfants se trouvent toujours en Algérie, dans les camps sous contrôle du Polisario.
Récemment, El Bachir Mustapha Sayed, l’un des fondateurs du Polisario dans les années 1970 et membre influent du front, a apporté son soutien à Mustapha Salma dans son épreuve, mais qui reste sans suite jusqu’à présent.