Le front Polisario a lancé un appel à l’aide humanitaire internationale en faveur de la population vivant dans les camps de Tindouf sous contrôle du mouvement indépendantiste soutenu par l’Algérie, mais les donateurs internationaux ne se bousculent pas à la porte après le scandale des détournements de l’aide internationale révélé par l’OLAF.
Déplorant «l’assèchement des fonds octroyés par les institutions internationales», le Polisario a fait état de besoins urgents évalués à 10 millions de dollars pour subvenir aux « stricts besoins alimentaires de la population». Mais, à part un million d’euros promis par l’Italie, «nous n’avons rien vu venir cette année», a regretté un responsable du mouvement qui lutte contre le Maroc pour l’indépendance du Sahara occidental.
Cette méfiance des donateurs internationaux a augmenté depuis la publication, par l’Office de Lutte Anti-fraude de l’Union européenne en janvier dernier, d’un rapport accablant contre des responsables algériens et des dignitaires du Polisario. Avec des données chiffrées, l’enquête de l’OLAF a montré comment un vaste système de détournements massifs de l’aide humanitaire a été organisé, pendant plusieurs années, dès l’arrivée de l’aide au port algérien d’Oran.
Après la publication de ce rapport, le Parlement européen a demandé le recensement de la population des camps de Tindouf, dans le sud-ouest de l’Algérie. Les eurodéputés européens ont également demandé à Bruxelles de conditionner l’aide européenne à la mise en œuvre de ce recensement.
De son côté, le Conseil de sécurité avait, dans sa résolution de la fin avril, demandé à l’Algérie d’autoriser le recensement de la population des camps. Une population qui se trouve aujourd’hui victime de la pénurie et des privations, à cause de l’avidité des responsables des détournements à grande échelle de l’aide humanitaire parmi les dirigeants du Polisario et leurs complices algériens.