La Kabylie au bord de l’embrasement lors du nouvel an berbère

La région de Tizi-Ouzou, fief de la contestation kabyle et des partisans de l’autonomie, aurait été au bord de l’embrasement mardi 12 janvier, après que les services de sécurité algériens aient procédé à l’arrestation de plusieurs marcheurs du Mouvement Autonomiste Kabyle (MAK), qui défilaient pacifiquement. Depuis son exil parisien, le chef du MAK, Ferhat Mehenni, a ainsi annoncé que son mouvement est sans nouvelles de plusieurs de ses partisans. Dans une interview accordée à la chaîne d’information en continu française LCI, M. Mehenni a affirmé que les kabyles « sont déterminés à arracher l’autonomie ». Un site espagnol a même fait état d’un mort présumé lors de la manifestation, mais cette information n’a pas pour l’instant pu être confirmée avec certitude. En revanche, il est établi que plusieurs dirigeants du MAK, résidants toujours en Algérie, ont été arrêtés la veille de la manifestation et on subi un interrogatoire serré de la part des services de sécurité algériens.  Le pouvoir algérien semble se crisper de plus en plus à l’égard d’une population à laquelle  le Président Bouteflika avait beaucoup promis lors de ses deux campagnes présidentielles précédentes. Les promesses du Président, selon les autonomistes kabyles, se sont transformées en une « politique rampante assimilationniste », à l’image de la chaîne amazighe algérienne, inaugurée en grande pompe par le pouvoir algérien, mais boycottée par l’ensemble de la Kabylie pour ses prises de position clairement anti-autonomiste.

Plus grave, le ministre de l’intérieur algérien , Yazid Zerhouni, aurait, lors d’une réunion avec ses homologues méditerranéens, clairement placé sur un pied d’égalité les autonomistes kabyle et les terroristes islamistes, ce qui fait craindre une nouvelle vague de répression massive de la part des autorités, faisant rejaillir le spectre du « printemps noir » de 2001 où un jeune lycéen de 16 ans, Massinissa Guermah, avait été abattu à l’arme automatique par la police, puis présenté par le pouvoir algérien comme un « délinquant de 26 ans ». Les évènements qui avaient suivi ont fait plusieurs dizaines de morts, quelques 130 disparus, et des centaines de blessés parmi les autonomistes kabyles.

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