L’Algérie au ban des nations pour sa répression à l’encontre de la presse

La République Algérienne Démocratique et Populaire n’a plus de démocratique et populaire que le nom. En effet, l’organisation Reporters Sans Frontières (www.rsf.org), dans la  dernière livraison de son classement mondial annuel  de la liberté de la presse, vient de faire perdre à l’Algérie 20 places, la situant en 141ème position, entrant ainsi dans le club des pays où la liberté de la presse est très sérieusement menacée. Sommes-nous en train d’assister à une dérive autoritaire aggravée suite à la troisième réélection du Président Abdelaziz Bouteflika ? l’on est en droit de se poser la question d manière légitime, car, en avril dernier, le secrétaire général de l’ONG, Jean-François Julliard, adressait une lettre ouverte au chef de l’Etat Algérien, dénonçant  la situation actuelle et fustigeant les monopoles exercés par l’Etat : « malgré la fin de son monopole sur la presse en 1989, le gouvernement algérien conserve une mainmise sur l’impression et la diffusion. Certes El Khabar et El Watan sont parvenus à créer une société indépendante qui gère deux imprimeries ainsi qu’un système de distribution indépendant (« Algérie Diffusion & Impression de presse »), mais seuls ces deux quotidiens en bénéficient. Les autres journaux dépendent entièrement des imprimeries d’Etat ». Ajouté à cela, les nombreux emprisonnements de journalistes, ainsi que les intimidations quotidiennes que subissent les journalistes algériens.

RSF estimait en effet, en mai 2009, qu’ «Une avalanche de poursuites s’abat sur la presse », rappelant que Nedjar El Hadj Daoud, directeur du journal « Al Waha de Ghardaïa », a été condamné à 6 mois de prison ferme. Comment expliquer cette crispation quasi absolue de l’Etat Algérien face à une presse qui a autrefois joué un rôle important dans la dénonciation des abus du régime ? Ces mêmes abus seraient ils en train de s’intensifier en faveur du clan au pouvoir alors que la presse algérienne  est désormais obligée de s’autocensurer, les journalistes craignant une interpellation au petit matin comme résultante d’un article trop « osé ».

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