Le gouvernement marocain a dénoncé avec « grande stupéfaction » les impairs diplomatiques du secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-Moon lors de sa visite dans les camps de Tindouf et à Alger. Le chef de l’ONU a en effet donné toute l’impression qu’il était téléguidé depuis Alger, lors de ses déplacements et dans ses sorties médiatiques.
En allant voir une base de la MINURSO à Bir Lahlou, une zone tampon du Sahara Occidental, Ban s’est fait accompagner par un cadre du Polisario, un geste qui reste loin de la neutralité et de l’impartialité d’un responsable des Nations Unies. Il a ensuite tenu une rencontre avec les dirigeants du Polisario autour d’une table sur laquelle était arborée la bannière de l’ONU côte-à-côte avec celle de la « RASD », un état fantôme que l’ONU n’a jamais reconnu.
Ce qui a dévoilé encore plus la partialité et le parti-pris du chef de l’ONU, ce sont des propos qu’il a balancés à l’état cru devant la presse lors de son séjour à Alger. Ban Ki-Moon n’a pas hésité à emprunter aux gouvernants d’Alger et du Polisario la phraséologie «Sahara Occidental occupé», alors que ce conflit est en cours de traitement à l’ONU et sur lequel elle ne s’est pas encore prononcé définitivement. Ces dérapages diplomatiques qui émanent de surcroît de la plus haute autorité de l’ONU, ont profondément irrité les autorités de Rabat.
Dans un communiqué rendu public mardi soir, le gouvernement marocain a déploré avec «une grande stupéfaction les dérapages verbaux, les faits accomplis et les gestes de complaisance injustifiés» de Ban Ki-Moon.
Le S.G de l’ONU, relève le communiqué, «s’est départi de sa neutralité, de son objectivité et de son impartialité, affichant ouvertement une indulgence coupable avec un Etat fantoche, dépourvu de tous les attributs, sans territoire, ni population, ni drapeau reconnu».
Le gouvernement marocain émet ses «plus vives protestations» contre les propos de Ban Ki-Moon, estimant que «l’usage d’une telle terminologie est sans fondement politique ou juridique et constitue une insulte pour le Gouvernement et le peuple marocains». Ce type de dérapage sémantique, ajoute le gouvernement marocain, «porte dangereusement atteinte à la crédibilité du Secrétariat Général des Nations Unies».