La sécurité des fonctionnaires du HCR à Tindouf ne serait plus assurée suite à un viol collectif.

La criminalité semble avoir effectué un bond au sein des camps de Tindouf en ce début d’année 2010, suite au viol collectif perpétré par trois individus non encore identifiés à l’encontre d’une fonctionnaire algérienne du Haut Commissariat pour les  Réfugiés, Mme Rahmouna Dahousse. Ce crime abject intervient à un moment où les relations entre le HCR et le Front Polisario sont au plus bas, l’organisme onusien estimant que le nombre d’habitants des camps ne dépasserait pas 90 000 personnes, là où le double de ce chiffre est régulièrement annoncé par la direction du mouvement Front Polisario.
Faut il voir une concomitance curieuse entre le viol de la fonctionnaire et le bras de fer que se livrent le HCR et le Front Polisario ?  Les défenseurs des droits humains sont en droit de se poser la question et d’exprimer leur vive inquiétude face à la détérioration des conditions de travail et de sécurité de fonctionnaires internationaux présents dans les camps.

En effet, des condamnations fermes du viol collectif sont attendues incessamment, émanant d’Amnesty International et Human Rights Watch, qui ont été tenues au courant de l’évolution du dossier de Rahmouna Dahousse, et qui auront sans doute l’occasion de lui exprimer leur solidarité. Le sujet est néanmoins plus large et pose un certain nombre de  problèmes quant à l’avenir des fonctionnaires internationaux opérants dans les camps, mais également celui des militants associatifs, représentants d’ONG qui soutiennent les populations sahraouies vivant dans les camps. En effet, face à la montée de l’insécurité, la précarisation des conditions de vie des sahraouis vivant sous l’autorité du Front Polisario, quels sont les risques réels encourus par ces personnels qui remplissent un rôle précieux ? Il est difficile de répondre à cette question, car les demandes répétées d’inspection des camps sont régulièrement rejetées par l’autorité administrant militairement les camps et leurs abords, la République Algérienne, qui estime que toute inspection des camps par l’ONU équivaudrait à  remettre en cause sa souveraineté. Cette position, soutenue depuis toujours par Alger, semble de plus en plus difficile à tenir à l’aune de ce nouveau scandale qui vient fragiliser le travail des humanitaires se trouvant sur place. En tous les cas, la justice algérienne devra se prononcer sur ce dossier, puisqu’une plainte a été déposée par Mme Dahousse, avec le soutien de sa hiérarchie au sein du HCR, qui voudrait qu’une peine exemplaire soit prononcée à l’égard des criminels.

 

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