Au moins 13 Sahraouis, qui se disent membres du Front Polisario, ont été appréhendés par la police française et présentés devant la justice, pour avoir usurpé illégalement le statut de réfugié politique qui donne droit à des allocations sociales et à la gratuité des soins médicaux.
Etabli depuis 2004 en Espagne et faisant de fréquents allers-retours en France, El Mahjoub Lafghir a fini par de demander et obtenir le statut de réfugié politique auprès de l’Office français de l’immigration et de l’intégration (OFII), ce qui lui donné le droit à une couverture maladie universelle et une allocation d’aide sociale mensuelle, rapporte le journal français Sud Ouest.fr .
Le quadragénaire sahraoui a été interpellé mercredi 15 mars par la Police française aux frontières (PAF) à la gare d’Hendaye, une commune du pays basque français, limitrophe de la frontière espagnole. Le prévenu se rendait à Bordeaux pour renouveler sa demande d’asile.
Durant sa comparution le jeudi 16 mars devant le tribunal correctionnel, ce dernier assisté d’un interprète, explique à la juge Emmanuelle Adoul, qu’il n’était pas au courant de l’illégalité de sa démarche.
Le Sahraoui qui prétend être membre du Polisario, a vécu une dizaine d’année aux Îles Canaries avant de s’envoler au Pays basque espagnol où il obtient une carte de séjour en 2004. Après quelques allers-retours en France, il s’installe dans un foyer de la Cimade (Comité inter mouvements auprès des évacués), ce qui lui donna le droit à un statut de réfugié politique et donc à une allocation de 320 euros par mois en plus des soins gratuits. En tout, il aura touché illégalement la somme de 5.346 euros de l’argent du contribuable français, indique le journal.
Le cas d’El Mahjoub Lafghir qui a été condamné à deux mois de prison ainsi qu’à une interdiction de séjour dans le territoire français de 10 ans, n’est pas un cas isolé selon le procureur Marc Mariée qui pense qu’il y a «une organisation derrière» ce phénomène. Depuis janvier 2017, a-t-elle précisé, la PAF a interpellé treize Sahraouis ayant sollicité le statut de réfugié et bénéficié à ce titre, d’allocations mensuelles ayant occasionné un préjudice estimé à 30.000 euros. Jusqu’à présent, précise le parquet, ces fraudeurs font l’objet de convocations devant la justice française.