En cette année de célébration du 62ème anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l’homme, les droits économiques et sociaux se trouvent malmenés dans diverses régions du monde, à cause d’une globalisation envahissante, doublée d’une crise mondiale qui affaiblit encore plus les catégories les plus fragiles.Si elle apparaît comme une aubaine pour les sociétés transnationales et le capital financier qui ignore désormais les frontières, la mondialisation se traduit, aussi, par une crise économique et sociale pour des millions de gens, dont la situation était déjà très précaire. Ainsi, les ONG de défense des droits de l’homme et les associations de la société civile ont tendance à considérer que la crise actuelle est également une crise des droits humains, en raison de l’insécurité et de la fragilité dans lesquelles s’enfoncent les plus pauvres.Pour ces organisations, on ne doit pas tolérer de distinction ni de déconsidération des droits économiques et sociaux par rapport aux droits civiques et politiques. Les droits fondamentaux sont des droits universels et indivisibles et, de ce fait, la dimension économique et sociale de ces droits demeure primordiale.Ainsi, en ces temps de crise, la fragilisation des droits économiques et sociaux s’accroît dangereusement un peu partout dans le monde, plus particulièrement dans les pays du Sud. Toutefois, la responsabilité de ces atteintes a tendance à se diluer entre des entreprises à la recherche de profits à moindre coût et un contrôle étatique souvent laxiste.
Aussi, les revendications pour la mise en œuvre de mécanismes de réparation systématique ne visent-elles pas toujours la cible exacte, et n’atteignent donc pas l’objectif escompté. Devant la complexité du problème, d’autres idées émergent pour faire du respect des droits économiques et sociaux une affaire de la communauté internationale dans son ensemble. Que ce soit les Etats, qui ont l’obligation d’appliquer les conventions internationales qu’ils ont ratifiées, les individus, les ONG ou les collectivités locales, tous peuvent agir en s’organisant en réseaux transnationaux.Pour les promoteurs de cette démarche, l’échange de bonnes pratiques, le dialogue et la confrontation des expériences acquises sur le terrain, permettront à ces acteurs pris ensemble, d’inverser cette tendance en organisant et en assurant le suivi d’actions conjointes et solidaires partout où cela est possible et nécessaire.