L’appel, plein de sincérité et d’émotion à peine contenue, est sans équivoque. En effet, de nouveaux arrivants sahraouis, au nombre de 22, viennent s’ajouter aux 174 ralliés de ce mois-ci ayant regagné leur patrie. Bravant les dangers qui se dressent devant eux, ils n’ont pas hésité à fuir l’enfer de Tindouf pour retrouver leur patrie clémente et miséricordieuse, ainsi que leurs tribus et familles. Aussitôt arrivés, ils ont lancé un vibrant appel à la communauté internationale pour que celle-ci mette tout en œuvre afin que le siège – politico-militaire – imposé aux camps de Tindouf, dans le sud-ouest algérien, par les milices surarmées du Polisario et de la Sécurité militaire algérienne, cesse et soit démantelé et mis sous mandat de l’ONU. Condition qui permettrait aux populations sahraoui de s’exprimer librement et de jouir librement du droit de déplacement et de l’exercice, pleinement reconnu, de choisir le pays d’installation, en l’occurrence le Maroc ou, éventuellement la Mauritanie, lorsque les liens de tribu ou de famille l’exigent.
Les militants sahraouis des droits de l’homme, dont Ould Messaoud, Président de l’Association sahraouie de défense des droits de l’homme (ASDDH), dénoncent les conditions de vie déplorables dans les camps de Tindouf et l’atmosphère d’arbitraire et de non droit qui y règnent.
Aussi Ramdane Ould Messaoud n’hésite –t-il pas à dresser un parallèle troublant entre les conditions des sahraouis à Tindouf et celles des kabyles en Kabylie qui viennent de commémorer, dans le recueillement et la douleur, le massacre du 20 avril 2001, à Tizi Ouzou, capitale de la Kabylie berbère, perpétré par le pouvoir algérien. « Il va de soi, commente Mohammed Talib, membre du Conseil Royal consultatif pour les affaires sahariennes (CORCAS), que l’Algérie a des comptes à rendre sur le registre des violations [des droits de l’homme], sachant bien que ces dernières sont d’abord commises sur son sol et avec la complicité criminelle de ses services ».
D’ailleurs, le fait que les nouveaux ralliés soient constitués, majoritairement, de jeunes, est en soi assez significatif de l‘impasse structurelle dans laquelle se débat le mouvement séparatiste, à la solde d’Alger. En effet, si la jeunesse est synonyme d’avenir, la fuite de celle-ci vers le pays de ses ancêtres est une condamnation sans appel des ambitions irréalistes du mouvement et de ses commanditaires.
Par ailleurs, le Secrétaire général de l’ONU, Ban Ki Mon, n’a pas caché sa vive préoccupation quant à la situation désastreuse des droits de l’homme qui prévaut dans les camps sahraouis de Tindouf. Aussi la communauté internationale est-elle appelée à réagir rapidement sur ce chapitre.