L’armée et les services de renseignements militaires algériens sont pointés du doigt par nombre d’observateurs, dans la récente escalade entre le Front Polisario et le Maroc, depuis la livraison par l’Algérie d’un important lot d’armements aux milices du mouvement indépendantiste sahraoui en mars dernier.
L’escalade a commencé par cette livraison suivie des manœuvres militaires du Polisario organisées fin décembre dernier dans la zone tampon de Aghouinite non loin du mur de défense marocain et s’est déplacée en ce mois de janvier à Guerguerat.
Rappelons que l’Algérie avait livré le 5 mars 2017 au Polisario un important lot d’armements notamment des véhicules blindés de fabrication russe, dont le VTB-82A, muni de canons de 30 millimètres et de mitrailleuses de calibre 7,62 mm, des blindés légers BTR, des pick-up et véhicules 4×4, des canons bitubes et des lance-roquettes.
Depuis la suspension par la Libye, dans les années 80, de ses livraisons d’armes au Polisario, c’est l’Algérie qui a pris le relais. Elle est aujourd’hui le seul fournisseur du mouvement séparatiste sahraoui en armements, même si elle ne lui a jamais livré officiellement des armes stratégiques ou sophistiquées tels les missiles sol-air (SAM-6 notamment), les orgues de Staline, les BMP.
Comme la parade militaire de l’Aghouinite n’a pas eu l’écho attendu, le Polisario a été encouragé par ses mentors algériens à accentuer un peu plus l’escalade en déployant un groupe de ses miliciens dans la zone tampon de Guerguerat pour perturber le passage respectivement les 3 et 8 janvier, des participants au rallye Rallye Sahara Desert Challenge et au Rallye Africa Eco race.
Ayant encaissé ces derniers mois de cuisants échecs diplomatiques à la faveur de leur adversaire marocain, le Polisario et les dirigeants algériens ont eu l’ingénieuse idée de faire entendre les bruits de bottes pour mettre la pression sur la communauté internationale à l’approche de la nouvelle session du Conseil de Sécurité (CS) de l’ONU prévue en avril prochain. Les 15 membres du CS devraient réexaminer le dossier du Sahara Occidental à la lumière du dernier rapport du secrétaire général des Nations Unies et statuer sur le renouvellement du mandat de la MINURSO.
Il est par ailleurs tout à fait évident que le Polisario ne peut en aucun cas brandir la menace de la reprise des armes sans l’aval préalable des généraux algériens et le palais d’El Mouradia.