Le projet d’autonomie pour le Sahara proposé par le Maroc n’en finit pas de susciter un débat passionné dans les camps de Tindouf. Cette situation est exacerbée par la décision annoncée solennellement par l’inspecteur général de la police du Polisario, Moustapha Salma Ould Sidi Mouloud, de soutenir le plan d’autonomie proposé par le Maroc et d’aller le défendre à Tindouf.
A cause de son audacieuse position, le responsable du Polisario a été interdit par la direction du mouvement Front Polisario de retourner dans les camps de Tindouf, implantés dans le sud-ouest algérien. Depuis la Mauritanie où il attend l’autorisation de retourner à Tindouf, Moustapha Salma a appelé les ONG internationales et les défenseurs des droits humains à intervenir pour l’aider à regagner les camps où l’attendent sa femme et ses enfants. Le responsable de la police du Polisario dit ne pas comprendre les accusations de trahison portées contre lui par la direction de son mouvement.
« Tout ce qui est véhiculé évoque une trahison que je n’arrive pas à concevoir. Exprimer librement son opinion relève-t-il d’une trahison? », s’est-il indigné.
D’ores et déjà, plusieurs jeunes sahraouis, convaincus de la justesse et de la pertinence du Plan d’autonomie, ont pris l’initiative de venir à son aide en créant un forum en ligne (www.forsatin.org). Leur objectif est de soutenir Mostapha Salma ainsi que le reste de leurs compatriotes des camps de Tindouf à exprimer librement leurs opinions sur le projet d’autonomie. Une perspective peu probable vu le déni fait aux sahraouis de Tindouf du simple droit à la libre expression et à la liberté de mouvement. Vu aussi l’état scandaleux des droits humains ainsi que le caractère illégal au regard du droit humanitaire international de ces camps installés en territoire algérien, il est devenu nécessaire de créer de espaces d’expression où les sahraouis vivant à Tindouf acquis au plan marocain puissent s’exprimer sans craintes pour leur intégrité physique . Des conditions qui contrastent totalement avec la situation au Sahara Occidental, où les partisans du Polisario expriment en plein jour leurs idées sans crainte d’être inquiétés par les autorités marocaines.