L’arrestation du président de l’Association algérienne de lutte contre la corruption, et représentant de Transparency International en Algérie, a indigné de nombreuses ONG et associations internationales des droits humains. Celles-ci ne voient dans cette affaire qu’un prétexte des autorités algériennes pour intimider ce militant, connu pour ses critiques acerbes contre le laxisme gouvernemental dans la lutte contre la corruption qui gangrène de larges secteurs en Algérie.
Reporters Sans Frontières a ainsi dénoncé une arrestation qui concerne une sombre affaire de certificats médicaux que Djilali Hadjadj, en sa qualité de médecin, a délivrés à son épouse. Pour RSF, il s’agit là d’un simple prétexte pour « faire taire un homme qui n’a eu de cesse de dénoncer la corruption en Algérie ». Même inquiétude du côté de Transparency International, qui a appelé le gouvernement algérien à garantir la sécurité du Dr Hadjadj.
D’autres ONG ont vu dans cette arrestation une tentative d’étouffement de la voix d’un militant intraitable, à qui Alger a réservé le même sort qu’au journaliste Mohamed Benchicou. Arrêté en 2003, Benchicou a été condamné l’année suivant à deux ans de prison pour une obscure infraction à la législation sur le contrôle des changes. Depuis quelques temps déjà, Djilali Hadjadj était dans le collimateur des autorités, surtout après ses virulentes critiques contre de récentes décisions du président algérien, Abdelaziz Bouteflika, portant sur la lutte contre la corruption.
Djilali Hadjadj a écrit deux livres sur la corruption en Algérie. Il est aussi l’un des co-auteurs de l’ouvrage collectif « Notre ami Bouteflika : De l’Etat rêvé à l’Etat scélérat « . Un livre publié sous la houlette de Mohamed Benchicou.