Evénements de Laâyoune : Les bavures de la presse espagnole refont surface en Belgique

En démocratie les bavures des journalistes ne passent pas inaperçues, leurs auteurs sont même passibles d’être traduits en justice. Les graves fautes professionnelles commises par certains gros titres de la presse écrite et audio-visuelle espagnole dans la couverture des sanglants événements de Laâyoune du 8 novembre dernier, ont refait surface cette semaine en Belgique. Le journal « Le Soir » et l’agence de presse « Belga », ont pris jeudi le relais pour prêter leurs espaces aux membres de la famille belgo-marocaine Rachidi qui sont résolus à poursuivre en justice la chaîne de TV espagnole «Antena 3» et l’agence  »Europa Press » pour la publication et la diffusion d’informations trompeuses. Antena 3 et Europa Press avaient diffusé des photos des corps gisant dans un bain de sang, les présentant comme étant des victimes de l’intervention des forces de l’ordre marocaines dans les incidents de Laâyoune, alors qu’en réalité il s’agissait de celles de quatre membres de la famille Rachidi lâchement assassinés en janvier dernier à Casablanca.

« La famille Rachidi a décidé de poursuivre en justice Antena3, au civil et au pénal, en Espagne et probablement aussi en Belgique », écrit jeudi le journal «Le Soir » dans un article intitulé « les faux cadavres du Sahara ». L’avocat de la famille Rachidi, Me Pierre Legros ne désespère pas d’obtenir réparation, invoquant le manque de déontologie journalistique d’une part et l’outrage fait aux morts de cette famille, d’autre part. « Les membres de la famille Rachidi ont été profondément choqués et heurtés par la diffusion de la photo de corps mutilés par  »Antena3 » utilisée pour illustrer une thèse apparemment politique, sans vérification de sources, a déclaré Me Legros. Il s’agit d’une escroquerie, du détournement de la finalité d’un document photographique pour impressionner et tromper les spectateurs », explique Me Legros. Rachida, membre de la famille Rachidi, qui habite à Etterbeek (commune bruxelloise), était devant la télévision lorsqu’elle a pu reconnaître ses proches dans un bain de sang. « C’est comme si on les avait tués une seconde foi », avoue-t-elle au journal Le Soir. Elle accuse Antena 3 d’avoir voulu montrer, à des fins politiques, combien les policiers marocains ont été cruels lors de leur intervention pour démanteler le campement de Gdim Izik et rétablir l’ordre dans la ville de Laâyoune. Le Soir rappelle au même titre que des journaux espagnols avaient également diffusé un autre cliché représentant deux bébés palestiniens blessés à la tête en 2006, dans la bande de Gaza, qu’ils ont voulu faire passer pour des enfants sahraouis victimes des forces de l’ordre marocaines. Même si l’agence EFE, qui avait vendu l’image à plusieurs quotidiens espagnols, a reconnu par la suite, avoir commis « une erreur professionnelle », le mal était déjà fait.

 

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