Amnesty International s’alarme d’un projet de loi sur les associations qui est actuellement en débat au parlement algérien et qui suscite l’inquiétude de l’ensemble du tissu associatif. Le bureau d’Amnesty International d’Alger dénonce le fait que le projet de loi remet en question « le principe universel de la liberté d’association, consacré dans les instruments internationaux ratifiés par l’Algérie ». Les dispositions du projet menacent d’asphyxier financièrement les associations et ONG. La collecte de fonds indispensables pour leur fonctionnement et parfois même leur survie, est désormais « subordonnée à une autorisation de l’Administration, jamais obtenue », s’indigne le bureau de l’organisation internationale à Alger. Les conditions de suspension et de dissolution des associations sont également décriées par Amnesty. Pour l’ONG internationale, « la procédure de suspension et de dissolution des associations, selon les nouvelles dispositions, renforce d’une manière drastique la mise sous tutelle du champ associatif ».
Un autre aspect des violations des libertés publiques avait été pointé du doigt, en avril dernier, par Human Rights Watch. L’organisation s’était alarmée de l’interdiction des rassemblements et manifestations à Alger depuis février 2011. Cette interdiction arbitraire montre que la levée de l’état d’urgence, décidée par les autorités algériennes le 24 février 2011, après deux décennies de son entrée en vigueur, « n’a pas restauré les libertés civiles fondamentales des Algériens », avait estimé l’organisation. Human Rights Watch avait enfin appelé les autorités algériennes à « réviser la législation sur les manifestations et réunions publiques afin qu’elle soit conforme notamment aux normes internationales concernant le droit de rassemblement et de réunion ».