Torture en Libye : L’enquête sur Amesys est lancée

Suite à la plainte déposée en octobre 2011 par la LDH (Ligue des Droits de l’Homme) et la FIDH (Fédération Internationale des Droits de l’Homme), le tribunal de grande instance de Paris a annoncé lundi dernier l’ouverture d’une enquête sur Amesys, entreprise filiale du géant français de l’informatique Bull, pour avoir livré du matériel de cyber espionnage à la Libye du Colonel Mouammar Kadhafi. Mis à jour en juin 2011, l’affaire Amesys a pris les dimensions d’un véritable scandale quand, en fin août 2011, des reporters du quotidien américain le « Wall Street Journal » ont publié des documents découverts dans les décombres d’un immeuble officiel libyen.

Selon ces documents, parmi lesquels figurent des contrats appartenant à l’entreprise, Amesys aurait équipé le régime libyen depuis 2007 d’un système de surveillance d’Internet baptisé Eagle et dont le pouvoir se serait servi pour espionner en masse les communications sur Internet de la population. Selon Amesys, un contrat a bien été établi avec le régime du Colonel Kadhafi mais d’une part il l’a été à un moment où la Libye était plus fréquentable et que la France cherchait à s’e rapprocher, et d’autre part le matériel objet de ce contrat était un matériel d’analyse portant sur quelques milliers de connexions internet existantes et que les autorités libyennes auraient détourné de sa finalité. Cette affaire pourrait avoir des retombées jusqu’au sommet du pouvoir français au cas où il s’avérerait qu’Amesys a développé ce logiciel, qui peut être considéré malgré le manque de réglementations en vigueur comme une arme au regard de l’utilisation qui en aurait été faite, à la demande de la Libye.

 

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