Tunisie: les ONG internationales dénoncent l’assassinat de Chokri Belaïd

L’assassinat de l’opposant tunisien Chokri Belaïd a suscité les réactions indignées des organisations de défense des droits humains, qui ont fait part de leurs vives préoccupations face à la tension accrue et au climat de violence qui s’empare du pays. Chokri Belaïd, secrétaire général du Parti des patriotes démocrates et critique acerbe des islamistes au pouvoir, a été tué à bout portant de plusieurs balles au moment où il sortait de chez lui, le 6 février à Tunis. La FIDH (Fédération internationale des droits de l’homme) s’est dite « sous le choc ». « Les autorités ont la responsabilité de diligenter immédiatement une enquête impartiale ». Elles doivent prendre les mesures nécessaires pour que « ces crimes ne restent pas impunis et que la violence ne l’emporte pas », a déclaré Souhayr Belhassen, la présidente de la FIDH. De son côté, Amnesty International a noté que l’assassinat de Chokri Belaïd « survient alors que les clivages entre les différents partis politiques en Tunisie deviennent de plus en plus marqués ». Amnesty déplore que les autorités ne « fassent pas suffisamment » d’efforts pour protéger les opposants contre les agressions qui se répètent dangereusement à travers le pays.

Au cours des derniers mois, « plusieurs actes de violence visant des militants politiques, des locaux de partis politiques et des rassemblements ont été observés, notamment lors d’une réunion à laquelle Chokri Belaïd a participé, pas plus tard que samedi 2 février », détaille Amnesty. Human Rights Watch a, pour sa part, rappelé que depuis la révolution en janvier 2011, des « journalistes, des militants politiques, des artistes et de simples citoyens ont fait l’objet de violentes agressions, dont beaucoup n’ont pas fait l’objet d’enquêtes de la part des autorités et encore moins de poursuites ». Le Réseau Euro-méditerranéen des droits de l’homme (REMDH) a, quant à lui, insisté sur le contexte du drame « où le gouvernement a laissé s’installer un climat d’intimidation et de violences contre le mouvement démocratique tunisien ». Les « attaques répétées des responsables gouvernementaux comme de certains dirigeants du parti Ennahdha désignant Chokri Belaïd comme le principal responsable des manifestations, ouvraient la porte à son assassinat », déplore le REMDH.

 

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