Au Maroc, après le procès des 24 accusés dans les violences meurtrières de Gdeim Izik, neuf juristes français qui se sont relayés pour suivre les audiences, ont témoigné du caractère équitable du procès, insistant notamment sur le respect du principe de la liberté de la défense.
Les neuf juristes français, universitaires ou avocats, regroupés au sein de l’Association de Promotion des Libertés Fondamentales, ont relevé la volonté des autorités d’entourer le procès de toutes les garanties de transparence. Le constitutionnaliste Christophe Boutin a ainsi souligné que le « procès était ouvert aux associations, aux observateurs, aux journalistes et à des ONG qui ne faisaient pas mystère de leur soutien aux thèses du Polisario », le front qui lutte avec l’aide de l’Algérie, pour l’indépendance de la région du Sahara occidental.
Réagissant aux critiques formulées par Amnesty International ou par le porte-parole du Haut Commissaire aux droits de l’Homme de l’ONU, quant au jugement des prévenus civils devant un tribunal militaire, les juristes français ont été catégoriques. Le tribunal militaire de Rabat n’est « pas un tribunal ad hoc, d’exception, il est prévu par les textes marocains. Le terme de « tribunal militaire » a quelque chose d’angoissant, mais nous nous sommes retrouvés face à un tribunal qui laissait s’exercer les droits de la défense », a expliqué le professeur universitaire Christophe Boutin.
D’autres observateurs européens présents au procès ont également témoigné. Les « débats n’ont pas été écourtés, les avocats des accusés ont pu librement présenter leurs arguments de défense ». Par ailleurs, les personnes condamnées ont le droit de se pourvoir en cassation.