En adoptant jeudi, à l’unanimité, une nouvelle résolution prolongeant le mandat de la Minurso pour une année supplémentaire, le Conseil de sécurité de l’ONU a directement pointé la situation des droits de l’homme dans les camps de Tindouf, dans le sud-ouest algérien.
Alors que le Polisario et l’Algérie avaient pesé de tout leur poids auprès de lobbies américains pour que l’ONU élargisse les compétences de la mission à la surveillance de la situation des droits de l’homme au Sahara occidental, c’est quasiment le contraire qui s’est produit. La résolution du Conseil de sécurité, intervenue après des contacts entrepris par le roi Mohammed VI en personne, « reconnaît les mesures prises par le Maroc » en matière de droits humains au Sahara occidental. De surcroît, en « encourageant les parties à poursuivre leurs efforts respectifs pour promouvoir et protéger les droits de l’Homme au Sahara occidental et dans les camps de réfugiés de Tindouf », la résolution interpelle Alger directement. L’injoction est motivée par le fait que les campements sahraouis de Tindouf se trouvent sur le territoire algérien et que le Polisario dépend également du soutien de l’Algérie. En fait, le Conseil de sécurité ne fait qu’entériner une vieille revendication des défenseurs des droits humains. Depuis plusieurs années, les ONG internationales multiplient les appels aux autorités algériennes pour permettre aux organisations et aux médias indépendants de se rendre dans les camps de Tindouf. Livrés par Alger au contrôle stalinien du Front Polisario, les populations sahraouies de Tindouf restent isolées du reste du monde, interdites de toute liberté de s’exprimer ou de se déplacer librement.
Dans ce sens, la demande renouvelée par le Conseil de Sécurité de procéder au recensement des populations retenues dans les camps de Tindouf, est révélatrice du nouvel état d’esprit qui prévaut parmi les membres du Conseil. La communauté internationale est désormais pleinement consciente de l’instrumentalisation qui est faite de la question du Sahara occidental pour servir l’agenda politique d’Alger dans toute la région du Maghreb et du Sahel.