La décision du Conseil de sécurité de l’ONU de ne pas modifier les prérogatives de la Minurso n’a pas dissuadé le Polisario, soutenu par l’Algérie, de continuer à miser sur le front des droits de l’homme dans les villes du Sahara occidental.
L’arrivée de huit femmes journalistes, samedi en reportage dans la ville de Laayoune, a été l’occasion pour des dizaines de jeunes organisés en bandes de manifester, parfois violemment. La plupart sont armés de sabres, de haches, de bouteilles incendiaires, voire de bonbonnes de gaz. L’objectif de ces jeunes dissidents se réclamant du Polisario, est de pousser les forces de l’ordre à la faute sous l’œil des médias internationaux. Une tactique à laquelle les policiers semblent s’être habitués. Dans la plupart des cas, les forces de sécurité n’interviennent que lorsque les jeunes s’en prennent aux édifices publics, au mobilier urbain et aux devantures des magasins.
Tant que les protestataires ne se transforment pas en casseurs déchaînés brisant tout sur leur passage, les deux camps demeurent plantés là, à se regarder en chiens de faïence. Des scènes que les habitants suivent, médusés, depuis leurs balcons sans oser sortir avant le retour à l’accalmie. Ces affrontements se sont répétés à plusieurs reprises depuis l’adoption de la résolution du Conseil de sécurité le 25 avril. Insatisfait de la décision de l’Onu qui a estimé que la situation ne justifiait pas l’élargissement des prérogatives de la Minurso à la surveillance des droits de l’homme, le Polisario a quand même décidé de passer à l’action.
Depuis son QG basé à Tindouf, dans le sud-ouest de l’Algérie, le Front indépendantiste a donné l’ordre à ses relais dans les villes du Sahara occidental, pour provoquer le maximum de casse. Le but est d’avoir des blessés, idéalement parmi les femmes et les enfants qui sont souvent poussés dans la rue grâce à des intéressements sonnants et trébuchants. Le bonheur pour le Polisario est d’avoir des morts. Certes, le nombre de ses partisans est très réduit. Mais qu’à cela ne tienne, les vidéos des smart phones et les images retapées feront l’affaire.