Sahara occidental : Les risques de l’extension du mandat de la MINURSO

L’élargissement des prérogatives de la MINURSO au Sahara Occidental tel que proposé par les USA, n’aurait fait qu’accentuer les tensions dans un contexte déjà marqué par une profonde méfiance entre le Maroc d’un côté et l’Algérie et le Polisario de l’autre. La mise en garde est émise par trois experts internationaux qui soutiennent que la proposition américaine d’élargir le mandat de la mission de l’ONU à la surveillance de violations réelles ou supposées des droits humains, aurait été finalement contraire au principe même qui sous-tend la MINURSO, à savoir « la mise en œuvre des mesures de confiance» et la surveillance du cessez-le-feu instauré en 1991 au Sahara Occidental. Si elle avait été adoptée, expliquent-ils, «la proposition américaine aurait enclenché une spirale sans fin d’échanges d’accusations entre le Maroc et le Front Polisario, soutenu par l’Algérie, enlisant davantage le conflit». Dans un rapport intitulé «la proposition des Etats Unis à l’ONU et leur politique sur le Sahara occidental, une impasse ? », publié par Global Europe, un think tank indépendant spécialisé dans les relations extérieures européennes, les trois chercheurs estiment que cette proposition n’était bénéfique ni pour les Etats-Unis, ni pour le Maroc et l’ensemble de la région du Maghreb, comme elle n’aurait en rien aidé à débloquer la situation ou à résoudre ce vieux conflit.

En plus, la proposition américaine que les experts Dustin Dehez (Global Governance Institute), Dr. Alex MacKenzie (University of Salford) et Dr. Daniel Novotny (Global Europe), qualifient de « surprenante » dans le contexte actuel, n’aurait au final, que compliqué la mission de l’ONU au Sahara Occidental et au niveau des négociations en retardant davantage tout règlement de ce litige territorial qui traine depuis près de quatre décennies. Ils déplorent à ce titre, l’absence de progrès dans le dossier du Sahara Occidental, et la fermeture des frontières entre le Maroc et l’Algérie depuis 1994 qui entrave, disent-ils, tous les efforts de coopération économique et sécuritaire entre les deux voisins. Les auteurs du rapport attirent enfin l’attention de Washington et Bruxelles sur les risques qui découlent de la prolongation du conflit pouvant inciter des éléments radicaux dans les camps de Tindouf, de rallier des groupes terroristes qui cherchent à déstabiliser plusieurs pays d’Afrique du Nord et du Sahel.

 

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