Algérie : un rapport accablant du CFDA

Un rapport du CFDA, le Collectif des Familles de Disparu(e)s en Algérie publié en juillet, est passé presque inaperçu. Les vacances d’été et l’actualité dramatique en Syrie y sont certainement pour quelque chose. Pourtant, le Collectif s’y est livré à un travail minutieux où la recherche des faits et l’enquête de terrain ont produit un précieux document.
Le rapport intitulé « Le régime algérien à l’épreuve des droits de l’Homme – L’illusion du changement » se base sur de nombreux témoignages recueillis auprès des associations, des syndicats autonomes, des militants et défenseurs des droits humains. A partir de ce travail fouillé, le CFDA dissèque les multiples violations des droits de l’Homme commises en Algérie rien que depuis 2011. La levée de l’état d’urgence en 2011 et les multiples textes présentés par les autorités comme des  réformes n’ont finalement été qu’un moyen pour « entretenir l’illusion d’un changement ». La réalité a continué d’être  marquée par « la répression, l’impunité et les violations des libertés publiques et des droits de l’Homme », constate le rapport. Les algériens qui revendiquent le respect de leurs droits « font l’objet de discriminations, d’arrestations arbitraires, de détentions extrajudiciaires, de harcèlement judicaire, voire parfois de torture ». Depuis janvier 2013, les revendications sociales sont d’ailleurs de plus en plus nombreuses, et d’importantes manifestations pour réclamer l’amélioration du niveau de vie, l’accession à un emploi ou à un logement décent, ont été « réprimées par les forces de l’ordre ».

Quant aux graves violations des droits humains et aux disparitions forcées qui se sont produites durant les années noires de la guerre civile de 90, « aucun progrès » non plus ne peut être constaté, insiste le CFDA. Les autorités « interdisent toujours l’accès des familles de disparus à la Vérité et la Justice ». A la lumière de ce bilan, le CFDA demande aux autorités algériennes de mettre un terme aux violations des libertés individuelles et collectives, notamment « au harcèlement des défenseurs des droits ». Le Collectif demande également de mettre la législation algérienne « en conformité avec les engagements pris au niveau international, en abrogeant les textes qui violent les conventions relatives aux droits de l’Homme ».

 

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