Les instances de l’Union européenne (UE) sont sollicitées d’enquêter sur l’assassinat par l’armée algérienne de deux commerçants sahraouis des camps de Tindouf.
L’affaire a été soulevée par l’eurodéputé socialiste français, Gilles Pargneaux qui a interpelé la Commission européenne au sujet de ce double meurtre commis sur le sol algérien.
Dans une question écrite adressée à la chef de la diplomatie de l’UE, Catherine Ashton, l’eurodéputé précise que les deux jeunes sahraouis ont été tués en janvier dernier par l’armée algérienne dans la région de « Oudiyat Toutret » à la frontière entre l’Algérie et la Mauritanie.
Il s’agit des dénommés Khatri Ahmedha Khandoud et Aliyenne Mohammed Abbih qui ont été criblés de balles par des soldats de l’armée algérienne, alors qu’ils se rendaient à bord de leur voiture en Mauritanie, explique l’eurodéputé, membre du Groupe des Socialistes et Démocrates.
Pargneaux demande à la Haute représentante de l’UE pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, si elle compte ouvrir une enquête pour faire toute la lumière sur ce double meurtre.
La vice-présidente de la Commission européenne envisage-t-elle de prendre des mesures ou des sanctions, sachant que l’UE contribue pour une large part à l’aide humanitaire destinée aux populations des camps de Tindouf, sous contrôle algérien? s’est-il interrogé.
Depuis 1993, la Commission européenne attribue chaque année une aide humanitaire de 10 millions d’euros à ces populations.
Pour rappel neuf autres sahraouis d’une même famille, dont un nourrisson et un enfant de cinq ans, ont péri la semaine dernière, dans un mystérieux incendie qui aurait été provoqué, selon de nombreux activistes sahraouis de Tindouf, par des agents des services sécuritaires du Polisario.
Cette tragédie s’est produite le 18 février dans la localité d’Eddoukj au sud de l’Algérie, non loin de la frontière mauritanienne, lorsque la tente abritant les dix membres de la famille Ahl Najem, a pris feu alors qu’ils étaient en plein sommeil. Ces Sahraouis qui ont fui les camps de Tindouf, se rendaient dans la ville mauritanienne de Zouerate pour échapper aux représailles des milices armées du Polisario. Seule la fille aînée, Fatimatou a pu échapper à cette tragédie avec des brulures de second degré.