Les sahraouis qui campent à Tindouf en Algérie: Réfugiés, ou déplacés et retenus.

Alors que la communauté internationale est à la recherche d’une solution au conflit saharien, en attendant que les familles sahraouies séparées puissent définitivement se retrouver, de quel statut bénéficient aujourd’hui ceux qui campent à Tindouf ? S’ils sont considérés comme déplacés, on peut à la rigueur comprendre pourquoi ils ne sont ni recensés ni protégés. Le déficit juridique de la convention de Genève de 1951 exclue les personnes déplacées de la protection internationale. Pour le Maroc, plusieurs parmi ceux qui campent à Tindouf proviennent des pays voisins notamment le Mali, la Mauritanie et même le Sahara algérien. Ils ont été attirés par l’assistance alimentaire distribuée dans les camps de Tindouf. Le gouvernement marocain conteste le qualificatif de réfugié aux sahraouis et les considère comme des personnes qui n’ont pas quitté délibérément leur pays et qui n’ont pas opté pour l’exil mais qui ont été forcés à quitter leur région à la suite des pression extérieures.

En admettant qu’ils sont considérés à tort ou à raison comme réfugiés, la convention de Genève de 1951, en vertu de laquelle ils bénéficient de ce statut, énumère également dans son article (1C) le cas de cessation et d’exclusion de la qualité de réfugié lorsque les circonstances à la suite desquelles la personne qui a été reconnue comme réfugiée ont cessé d’exister.
Tous les observateurs s’accordent à confirmer que ces circonstances n’existent plus dans le cas des sahraouis qui campent à Tindouf. La majorité des sahraouies se sont intégrés à la société globale marocaine et rejettent le rêve chimérique du séparatisme. Les indicateurs de cette intégration sont nombreux. Il en est ainsi des personnes qui ont fui et fuient toujours les camps de Tindouf en Algérie pour rentrer définitivement chez eux où ils sont accueillis à bras ouverts. Aussitôt intégrés, ils contribuent à l’œuvre du développement de leur région et participent aux élections locales et nationales. Nombreux parmi eux sont devenus des députés ou occupent des fonctions importante dans l’appareil exécutif marocain. On ne peut donc plus, pour ces raisons, parlé de sahraouis réfugiés, mais de déplacés et retenus dans les camps, et qui réclament le droit de retour.

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