Le ministre des Affaires maghrébines, de l’Union africaine et de la Ligue arabe, Abdelkader Messahel, un faucon du régime algérien, a pris à bras le corps, la défense des thèses séparatistes du Polisario en réaffirmant ce mercredi, la position «constante» et «immuable» de l’Algérie en faveur « du droit du peuple sahraoui à l’autodétermination».
En flagrante contradiction avec les récentes déclarations d’autres dirigeants algériens, notamment le ministre des affaires étrangères, Ramtane Lamamra qui réaffirmait pas plus tard que le 13 novembre dernier, la neutralité de l’Algérie dans le conflit du Sahara occidental, Messahel très proche de l’oligarchie militaire, est monté au créneau pour rappeler sur les ondes de la Chaîne 1 de la Radio nationale, que «la position de l’Algérie n’a pas changé depuis que la question du Sahara occidental a été inscrite, en 1963, sur la liste onusienne des territoires non autonomes».
Lamamra a affirmé que l’Algérie est à équidistance entre le Front Polisario et le Maroc, assurant que c’est à l’Onu de régler exclusivement ce conflit et qu’il y va de la responsabilité de ces deux belligérants (le Maroc et le Polisario) de respecter ses différentes résolutions.
Il a même précisé que « l’Algérie n’est ni pour, ni contre la proposition d’autonomie proposée par le Maroc » comme solution pour le règlement du conflit régional.
Même Amar Saâdani, le secrétaire général du FLN, le parti au pouvoir que préside Abdelaziz Bouteflika, semble avoir pris ses distances du Front Polisario qui conteste la souveraineté du Maroc sur ses provinces sud. Il a déclaré dernièrement sur les plateaux de la chaine algérienne Ennahar TV, que « l’escalade n’est ni dans l’intérêt du Maroc ni de l’Algérie».
Saâdani, un proche de Saïd Bouteflika, le frère du chef de l’Etat algérien, a «appelé à un réexamen de la question» sans s’étaler sur le sujet, arguant qu’il «ne souhaite pas causer de problèmes, mais un jour viendra où (il) dira ce qu’il pense du Sahara occidental».
A la suite de cette déclaration le secrétaire général du FLN a essuyé un déluge de critiques tant du côté des médias à la solde des généraux algériens que du coté de certains caciques du Polisario et de certains politiciens algériens hostiles à tout rapprochement avec la monarchie marocaine.
Tout reste à savoir si Messahel saura faire un jour, le choix entre la neutralité que clament en public la plupart des dirigeants algériens, ou il va continuer à jouer le jeu de l’oligarchie militaire algérienne a qui profite bien le statut-quo ?