Le sommet de l’Union Africaine (UA) à Kigali a été marqué par des rebondissements inattendus dans l’affaire du Sahara, avec le retour du Maroc dans le giron africain et la motion présentée par une majorité de 28 Etats pour la suspension de la RASD, la république revendiquée par le Polisario avec le soutien de l’Algérie.
La motion a été transmise lundi à la présidence de l’UA par le président gabonais, Ali Bongo Ondimba, au nom des 28 pays signataires auxquels devraient bientôt se joindre une dizaine d’autres Etats africains. Les signataires estiment que la suspension de la RASD permettra à l’UA de « jouer un rôle constructif et de contribuer positivement aux efforts de l’ONU dans le dénouement définitif du différend régional sur le Sahara ».
Un argument imparable, puisque la république prônée par le mouvement Polisario n’est reconnue ni par l’ONU ni par aucune autre organisation internationale ou régionale à part l’UA.
Le président du Sénégal Macky Sall l’a d’ailleurs clairement expliqué: la motion « est en rapport avec le droit international (…) dès lors que la RASD n’a pas été reconnue par les Nations unies et d’autres organisations internationales ». Avant de conclure : « Nous demandons que la RASD soit suspendue de l’UA ».
L’ensemble des pays signataires de la motion sont déterminés à mener le processus jusqu’au bout. La motion est explicite à ce sujet. Les Etats signataires « saluent la décision du Royaume du Maroc, membre fondateur de l’OUA et dont la contribution active à la stabilité et au développement du Continent est largement reconnue, d’intégrer l’Union Africaine et entendent œuvrer pour que ce retour légitime soit effectif dans les meilleurs délais ».
En tout cas, le sort de la république portée à bout de bras par l’Algérie devrait être éclairci lors du prochain sommet de l’UA, en janvier 2017 à Addis-Abeba.