Le gouvernement espagnol a infligé ce week-end, par la voix de son ministre des Affaires étrangères, José Borrell, un cinglant camouflet au Front Polisario et à ses parrains et mentors algériens, en affirmant que « l’Espagne n’est pas une puissance administrante» au Sahara Occidental.
Le chef de la diplomatie espagnole a réitéré le soutien de son pays, aux efforts de l’ONU et de son émissaire pour le Sahara, Horst Köhler pour trouver une solution politique réaliste au conflit créé autour du Sahara marocain, en rejetant toute responsabilité juridique dans le Sahara marocain, contrairement aux allégations imaginaires des dirigeants d’Alger et du Polisario.
«L’Espagne n’est pas considérée comme une puissance administrative dans les résolutions annuelles de l’Assemblée générale. Elle ne figure pas non plus comme une puissance administrative dans la liste des territoires non autonomes des Nations Unies», a assuré José Borrell, ajoutant qu’«il est important de savoir quelles sont nos responsabilités vis-à-vis de ce territoire ».
Madrid, a-t-il souligné, s’applique également à « défendre et à appuyer les accords de l’Union européenne avec le Royaume du Maroc », en référence aux Accords de l’agriculture et de pêche, dont le renouvellement du protocole, incluant le Sahara marocain, est prévu en novembre prochain.
Le Polisario qui cherche à impliquer coûte que coûte l’Espagne dans le conflit du Sahara, n’a pas tardé à « crier au scandale » en réaction à la déclaration de Borrell.
Son représentant à Madrid, a notamment argué qu’ »il n’y a pas de logique dans le discours du ministre espagnol, quand il affirme que son pays soutient les efforts de l’ONU et défend les accords de l’Union européenne (avec le Maroc, Ndlr), qui sont en contradiction avec les verdicts de la Cour de justice de l’UE ».
La mise au point de José Borrell intervient suite au rejet par les principaux partis espagnols, PSOE (au pouvoir), Parti populaire (PP, droite), Ciudadanos (centre-droit), d’une initiative du parti d’extrême-gauche, Podemos, appelant à la tenue d’une rencontre pro-Polisario début novembre dans « la salle constitutionnelle » du Congrès des députés.
Ils demandent en revanche « un rapport des services en charge des relations internationales parlementaires sur l’existence ou pas de cas similaires précédents d’organisation de telles rencontres au siège de la chambre basse, ainsi que sur les possibles conséquences de cette initiative sur la politique étrangère espagnole ».