L’opposition au chef du Polisario, Mohamed Abdelaziz, ne faiblit pas dans les camps de Tindouf en Algérie, parallèlement aux craintes de représailles contre les militants de la Jeunesse de la Révolution Sahraouie. Les actions audacieuses menées par ces derniers, ont particulièrement irrité le dirigeant du Polisario qui a été élu à la tête du Front pour le 11ème mandat successif, sans interruption depuis 35 ans. Une vague d’arrestations et d’intimidations a été déclenchée contre de nombreux opposants après l’inscription, en caractères géants sur toute la largeur de la route menant aux locaux du secrétariat général du Polisario, du mot « Irhal », qui signifie « dégage » en arabe.
Un geste qui en dit long sur les sentiments des sahraouis de Tindouf à l’égard de la direction du Polisario, le Front qui, avec le soutien de l’Algérie, lutte contre le Maroc pour l’indépendance de la région du Sahara occidental. L’opposition des jeunes a été exacerbée par la désignation de Mohamed Abdelaziz à la tête du Polisario pour la 11ème fois d’affilée. Une « élection » qui a été considérée comme une véritable provocation à Tindouf. Et, après plus de trois décennies de vaine attente dans les camps démunis de Tindouf, la plupart des sahraouis tiennent la direction du Polisario pour responsable de l’impasse dans les négociations avec le Maroc pour parvenir à un règlement. La reconduction de Mohamed Abdelaziz a provoqué de profonds remous dans les camps de Tindouf, comme l’atteste un document confidentiel des services de sécurité. Un responsable de ces derniers, Mohamed El Ouali Aguig, a fait état dans une note confidentielle, de ses craintes de voir le mécontentement s’aggraver au point d’ébranler l’autorité de la direction du Polisario.