Les abus des droits de l’homme dans les camps de Tindouf, en Algérie ne font qu’empirer, selon le dissident du Polisario Mustapha Salma Ould Sidi Mouloud, qui a dénoncé l’emprise stalinienne exercée par le Front sur la population sahraouie et le déni de tout droit à la liberté d’expression et de circulation dans ces campements. L’ancien responsable de la sécurité du Polisario qui a lancé cet appel depuis Nouakchott, est lui-même victime des exactions du Polisario. En décembre 2010, Mustapha Salma a été banni des camps de Tindouf et du territoire algérien pour avoir soutenu le plan marocain d’autonomie au Sahara occidental. Sur ordre du DRS, les services des renseignements militaires algériens qui ont le véritable contrôle sur les camps, il a été éloigné de ses enfants et de sa famille à Tindouf et remis au HCR.
L’organisme onusien s’est aussitôt chargé de transférer Mustapha Salma à Nouakchott, en attendant de trouver une solution. Depuis, le dissident proteste contre son maintien en exil forcé en Mauritanie, tout en dénonçant les abus que le Polisario continue de faire subir aux sahraouis. De nombreuses ONG internationales indépendantes sont régulièrement interdites par Alger d’accéder aux camps de Tindouf. En 2010, Amnesty International a essuyé une fin de non recevoir en voulant se rendre en Algérie pour enquêter sur Mustapha Salma, au moment où ce dernier était détenu dans le secret avant d’être libéré quelques semaines plus tard. Plus récemment, dans son rapport 2012 sur la situation des droits de l’homme dans le monde, l’organisation humanitaire a encore dénoncé l’absence de tout contrôle international indépendant sur les camps de Tindouf.