Les autorités d’Alger font preuve de génie non pas pour atténuer les souffrances des milliers de Sahraouis marocains séquestrés sur leur territoire, mais plutôt pour resserrer l’étau autour des camps de Tindouf sous le prétexte de combattre la contrebande.
Deux habitants des camps ont d’ailleurs payé de leur vie au début de cette année, les frais de cette politique répressive orchestrée en connivence avec la direction du Polisario.
Depuis mercredi dernier, l’armée algérienne et le Polisario mènent une véritable chasse à la sorcière au lendemain de la diffusion par la chaîne Laâyoune TV de plusieurs vidéos à travers lesquels des Sahraouis dévoilent les abus, les violations et les frustrations quotidiennes dont sont victimes les populations des camps de Tindouf.
Des unités mobiles des forces combinées (armée, gendarmerie, douane) algériennes se pointent de jour comme de nuit, à l’entrée des camps pour officiellement «lutter contre la contrebande ». Nos contacts à Rabouni qui ont une toute autre version, assurent que leur mission est de mettre la main sur les individus ayant transféré les vidéos à la chaîne TV marocaine de Laâyoune.
Pour preuves, ajoutent-ils, une dizaine de jeunes ont été arrêtés et embarqués les yeux bandés à bord de véhicules militaires avant d’être conduits à une destination inconnue.
Leurs familles et leurs proches n’ont plus aucune nouvelle de leurs rejetons. Interpellée sur le sort de ces jeunes, la direction du Polisario a conseillé à leurs familles de s’adresser aux autorités algériennes, seules responsables de ces arrestations.
Même les véhicules transportant de la marchandise sont soumis à une fouille systématique et minutieuse et leurs conducteurs sont longuement interrogés par des éléments du DRS. Les commerçants sahraouis, rapportent les mêmes sources, sont souvent obligés de glisser des pots de vin aux militaires algériens pour que leurs véhicules et leurs marchandises ne soient confisqués.
Malgré ces actes d’intimidation, la chaîne Laâyoune TV promet la diffusion de nouveaux témoignages plus accablants que les trois précédentes vidéos transmises par deux jeunes sahraouis et une veuve qui se plaint d’avoir été harcelée sexuellement par le dit ministre de la défense du Polisario, Mohammed Lamine Bouhali en contrepartie de sa ration alimentaire.