La légitimité de la direction du Polisario et à sa tête l’indéboulonnable Mohamed Abdelaziz, est de plus en plus contestée par les jeunes Sahraouis dans les camps de Tindouf.
Le dernier acte dénonciateur en date, revient au mouvement dissident Khat Achahid, dont le coordinateur général, Mahjoub Salek a stigmatisé les conditions abjectes et inhumaines dans lesquelles sont astreints de vivre, des milliers de Sahraouis séquestrés depuis des années, dans des camps complètement isolés du reste du monde, en plein désert algérien.
Dans une interview publiée lundi par le magazine espagnol «Atalayar entre dos orillas», Mahjoub Salek affirme que la direction du Polisario composée de «corrompus et d’oppresseurs», impose «une dictature terrible» aux populations civiles des camps de Tindouf.
Ces derniers, soutient-il, ne peuvent plus supporter une direction qui détourne l’aide humanitaire internationale destinée aux camps, tirant ainsi profit des souffrances des enfants, des femmes, des personnes âgées et des malades qui vivent, depuis des années, dans l’enfer à Tindouf.
Pour le mouvement Khat Achahid (La voie du martyr), crée en 2003, par un groupe de dissidents sahraouis, l’argent et le pouvoir sont les deux choses qui intéressent Mohamed Abdelaziz et son clan, alors que les souffrances des populations civiles, constituent la dernière de leurs préoccupations.
En agissant de la sorte, Mohamed Abdelaziz et ses acolytes ne font en réalité, que défendre leurs intérêts personnels et les intérêts stratégiques du pouvoir algérien, ajoute Mahjoub Salek.
Le coordinateur général de Khat Achahid affirme par ailleurs, que la direction du Polisario est contestée par près de 80% des habitants des camps de Tindouf. Pour preuves, il rappelle la création récemment du Mouvement des jeunes pour le changement (MJPC) et sa branche militaire formée de deux bataillons (Katibates) composés de dissidents militaires issus des milices armées du Polisario.
Tout en plaidant pour une solution politique et négociée au conflit du Sahara Occidental, Salek accuse enfin les tortionnaires du Front Polisario d’avoir commis des crimes contre l’humanité, à l’encontre de civils sahraouis qui ont été arbitrairement emprisonnés, torturés et assassinés ou sont portés disparus.