Les autorités algériennes sont de nouveau pointées du doigt dans l’assassinat de deux jeunes sahraouis des camps de Tindouf. L’accusation a été faite par le propre frère de l’une des victimes, Khatri Ahmada Khandoud.
C’est devant le Conseil des droits de l’homme réuni à Genève, que ce jeune dissident du Polisario a raconté les détails du drame familial. En janvier dernier, son frère et un autre jeune sahraoui, Mohamed Aliyene Abbih, avaient quitté les camps de Tindouf en Algérie pour la Mauritanie. Sur leur route, ils ont été froidement abattus par des militaires algériens. Leur compagnon Salek Boujemaa a été plus chanceux et s’en est tiré avec quelques blessures par balles. Le témoignage de ce dernier est accablant : les soldats algériens avaient tiré sans sommation, alors que les victimes n’étaient pas armées. Le trio sahraoui se rendait en Mauritanie pour s’approvisionner en produits de consommation qu’il revendait ensuite dans les camps de Tindouf.
Malgré la vague de protestations soulevée par ces assassinats contre les dirigeants du Polisario et les services secrets algériens, aucune enquête n’a été menée. Les circonstances exactes de ce double meurtre restent donc à éclaircir. Selon des sources sahraouies, les militaires algériens qui ont ouvert le feu sur les jeunes sahraouis croyaient avoir affaire à des dissidents du Polisario. Ils les ont probablement pris pour des transfuges qui tentaient de rejoindre le territoire du Sahara occidental. Les tentatives de franchir les frontières ou d’essayer de passer du côté marocain sont brutalement réprimées, ce qui explique la précipitation avec laquelle les militaires ont tiré sur les jeunes sahraouis, expliquent les mêmes sources.
Le frère de la victime Khatri Ahmada Khandoud a appelé à cette occasion, la communauté internationale à agir pour protéger la population sahraouie contre l’emprise stalinienne du Polisario et du DRS algérien sur les camps de Tindouf.