L’annonce de l’allocation par l’Algérie de plus de 10 millions d’euros au Polisario pour le déplacement des dirigeants du front sahraoui dans les pays scandinaves, a été ressentie comme un affront dans les camps de Tindouf, où la population arrive à peine à survivre et manque des besoins les plus élémentaires.
Cette offense des 10 millions d’euros servis par le pouvoir algérien en vue de défendre la cause du Polisario, est vécue avec d’autant plus d’amertume que le mouvement sahraoui venait de lancer, le 6 octobre, un appel urgent aux donateurs internationaux. La baisse des rations aux bénéficiaires de l’aide internationale dans les camps contrôlés par le Polisario, a atteint 20% pour le mois d’octobre.
Le Front sahraoui soutenu par l’Algérie qui dispute au Maroc la souveraineté sur le Sahara occidental, affirme que les besoins estimés à 11 millions de dollars, devraient couvrir le dernier trimestre de l’année 2015. Les besoins urgents comprennent les produits de base, particulièrement les produits alimentaires, les médicaments, les tentes, etc.
Cette pénurie est à mettre en relation avec la baisse de l’aide européenne à la suite de la découverte du scandale des détournements massifs de l’aide de l’UE par des dignitaires du Polisario et des responsables algériens. L’enquête de l’OLAF, l’Office de la lutte anti-fraude de l’UE, avait révélé début 2015, qu’une grande partie de l’aide internationale destinée aux camps de Tindouf faisait l’objet de détournements systématiques dès l’arrivée des chargements au port algérien d’Oran.
Depuis, Bruxelles a réduit son aide sur la base du nombre présumés de sahraouis vivant réellement dans les camps, et non plus en se fondant sur les statistiques gonflées fournies par le régime algérien.
Toutefois, c’est la stupeur qui prévaut dans les camps de Tindouf, où les sahraouis ne comprennent pas comment le Polisario lance un appel à l’aide internationale, au moment où ses dirigeants se la coulent douce dans les hôtels de luxe scandinaves à la recherche d’une improbable reconnaissance de la république du Sahara.