L’UE admet l’urgence d’un recensement des populations dans les camps de Tindouf

mmogheriniL’Algérie et le Polisario ont été à nouveau, mis mal à l’aise dans la bataille diplomatique qui les oppose au Maroc autour du Sahara Occidental, cette fois-ci, par la chef de la diplomatie européenne, Federica Magherini qui a plaidé jeudi à Strasbourg, en faveur d’un recensement des populations des camps de Tindouf.

Pour rappel, l’Algérie et le Polisario n’ont jamais autorisé les agences spécialisées de l’ONU à procéder à l’enregistrement et au recensement des habitants de ces camps.

Interpellée à ce sujet par l’eurodéputé Gilles Pargneaux, la haute représentante de l’UE pour les affaires étrangères et la politique de sécurité a fini par admettre Devant la Commission de contrôle budgétaire du Parlement européen,  qu’il y «avait eu effectivement des problèmes» de détournements comme l’a révélé le rapport de l’OLAF en février 2015 et « qu’il va falloir effectuer un recensement » de ces populations pour qu’elles puissent continuer à bénéficier de l’aide européenne.

Ce qui a fait dire au Directeur de l’Africa Center, relevant du think tank américain, Atlantic Council Peter Pham, que « ce recensement tant souhaité par la communauté des nations, conformément aux dispositions pertinentes du droit international, est d’autant plus nécessaire et urgent que le rapport de l’Office anti-fraude (OLAF), organisme relevant de la commission de l’UE, avait mis le doigt sur les détournements, à l’échelle industrielle et depuis des années, des aides humanitaires destinées aux populations parquées dans des conditions inhumaines, au sud-ouest de l’Algérie ».
La communauté internationale, a-t-il confié à la MAP, « a besoin de savoir le nombre exact de ces populations, sachant qu’une grande majorité de personnes vivant dans les camps de Tindouf n’ont aucun lien avec les provinces du sud (du Maroc) et ne peuvent se prévaloir de descendance de Sahraouis marocains ».
Au moment où l’Algérie continue à s’accrocher au statut-quo pour faire perdurer le conflit territorial qui sert bien ses ambitions géostratégiques, commente l’expert américain, la proposition d’autonomie au Sahara, sous souveraineté marocaine, qui est de nature à garantir une vie digne aux populations du Sahara, attend toujours d’être mise en application pour affranchir les populations séquestrées contre leur gré à Tindouf et mettre fin à leur calvaire. Pour cet expert US « il est grand temps que cesse cette supercherie ».

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