Le Polisario est confronté à une situation quasi insurrectionnelle dans les camps de Tindouf, où les jeunes ne supportent plus leurs conditions de vie et désespèrent de l’avenir, selon des informations qui ont fuité d’une réunion ayant rassemblé l’émissaire onusien Christopher Ross avec des responsables occidentaux.
Le Front qui lutte avec le soutien de l’Algérie pour l’indépendance du territoire du Sahara occidental, doit faire face à une forte pression dans les camps de Tindouf, selon ces confidences révélées par le journaliste espagnol Ignacio Sembrero. Des informations qui sont étayées par les affrontements croissants entre les habitants des camps et les milices du Polisario. Le dernier exemple en date est celui de Mahjouba, la jeune hispano-sahraouie dont l’exfiltration de Tindouf a provoqué des protestations qui ont été violemment réprimées.
D’autres cas de violences sont rapportés presque quotidiennement, comme ceux des deux jeunes sahraouis tués par des militaires algériens en janvier alors qu’ils essayaient de traverser la frontière vers la Mauritanie.
Ainsi, ce que de nombreuses ONG n’ont cessé de dénoncer est en train de prendre des dimensions plus graves. L’interdiction de toute forme d’expression contraire à la ligne tracée par le Polisario et le bannissement des déplacements hors des camps, ont eu raison de la patience des jeunes.
Acculé, le Polisario tente toutefois de détourner la pression par des menaces de reprise des armes contre le Maroc. Une fuite en avant dont le mouvement dirigé par Mohamed Abdelaziz ne détient pas tous les leviers. Les sahraouis des camps de Tindouf sont dubitatifs face à ces menaces, conscients que la marge du front indépendantiste est très limitée. Tous savent que le Polisario dépend entièrement de l’Algérie qui l’héberge et le soutient militairement et financièrement, et ne ferait donc qu’exécuter les injonctions de ses généraux.