La présence d’une délégation du Polisario a envenimé l’ambiance à l’occasion du 4è sommet Afrique/Monde arabe qui s’est ouvert hier mercredi à Malabo, en Guinée Equatoriale, où pendant deux jours, les participants se penchent sur la coopération économique entre les Etats arabes et africains.
Le sommet afro-arabe a connu des revers à la suite du retrait du Maroc suivi de huit autres arabes, apparemment fâchés contre l’affichage de l’emblème de la république sahraouie, autoproclamée par le Front Polisario.
Le Maroc s’est retiré du sommet pour «protester contre la présence de l’emblème d’une entité fantoche dans les salles de réunions», a déclaré à la presse, le ministère marocain des Affaires étrangères et de la Coopération (MAEC), arguant que ladite république sahraouie «RASD» n’est pas membre de l’ONU pour pouvoir siéger à ce sommet comme le prévoient de précédents accords conclus entre l’Union Africaine et la Ligue Arabe.
Dans les coulisses du sommet à Malabo, une grande déception était perceptible chez les délégations africaines, après le retrait des neuf pays arabes, dont ceux des riches monarchies pétrolières du Golfe, sur lesquelles de nombreux pays africains comptaient le financement de leurs grands projets de développement.
Les travaux du sommet se sont donc poursuivis à Malabo, sur le thème de la coopération économique, en l’absence du Maroc, devenu lui aussi un gros investisseur en Afrique, ainsi que de l’Arabie Saoudite, des Emirats Arabes unis, de Bahreïn, du Qatar, du Sultanat d’Oman, de la Jordanie, du Yémen et de la Somalie.
Dans les coulisses du sommet on murmure que ce n’est pas le pays organisateur, la Guinée équatoriale qui a invité la délégation du Polisario, mais la présence de cette dernière a été encouragée et facilitée par l’Algérie épaulée par l’Egypte, dont le président Abdel Fattah al Sissi n’est pas en bon terme avec le Maroc et ses alliés du Golfe. D’ailleurs, c’est pour les mêmes raisons, que le président égyptien avait boycotté la COP22 que le Maroc a organisé du 7 au 18 novembre courant à Marrakech.
Si le parti-pris de l’Algérie dans le litige territorial opposant le Maroc au Polisario autour d’une partie du Sahara marocain, est clamé ouvertement, l’Egypte tend ces derniers temps, à se positionner du côté du régime algérien dans sa bataille diplomatique contre le Maroc.
En octobre dernier, les autorités égyptiennes ont autorisé, vraisemblablement à l’instigation de l’Algérie, la participation d’une délégation du Polisario à la Conférence parlementaire arabo-africaine organisée à Charm El-Cheikh. Le régime égyptien semble espérer obtenir à travers ce rapprochement avec Alger, des cargaisons de pétrole algérien pourvoir compenser l’aide qui lui a été soutirée par les pays du Golfe et notamment l’Arabie saoudite.